Sauzeau Automobiles, pièces détachées pour Rolls-Royce et Bentley

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Notice réf. 085 : le décapage des peintures

 

Concerne : tous modèles

Pourquoi envisager le décapage jusqu'à la tôle avant de repeindre votre voiture ? Il y a de nombreuses raisons qui font nécessiter ce travail qui pourtant doit tous comptes faits multiplier la main d'ouvre par dix par rapport un simple voile de peinture. Le plus souvent parce que la peinture est écaillée ou fendillée en de nombreux endroits, et qu'il y aurait fort à parier que le phénomène se produise ultérieurement ailleurs une fois ces zones simplement poncées et mastiquées.

Autre raison, il n'est pas facile d'obtenir par ponçage une surface parfaite et exempte de reflets disgracieux lorsque l'on traite des zones hétérogènes constituées tantôt des vielles peintures tantôt des enduits de réparation destinés à égaliser les travaux de tôlerie et les ponçages ponctuels.

Moins souvent, la présence de très nombreuses réparations de tôlerie à effectuer invite à débarrasser la tôle de toute peinture, ce qui aura l'avantage de retirer par la même occasion le mastic cachant plus ou moins provisoirement grosses bosses ou corrosion perforante. Parfois aussi, la peinture d'origine ou appliquée lors d'une restauration précédente ne tient plus, c'est souvent le cas sur l'aluminium qui est un métal posant plus de problèmes d'adhérence que l'acier.

Dernière raison, et non des moindres, les peintures thermoplastiques d'origine sont ramollies par les diluants utilisés dans les apprêts et peintures lors de leur application, ce qui se manifeste par des auréoles trop visibles autour de toutes les zones réparées. Ces auréoles se révèlent parfois plusieurs semaines après la sortie de cabine, voire beaucoup plus tard lors d'une exposition prolongée au soleil en particulier pour une voiture foncée.

Voici quelques informations relatives au décapage de la peinture des Rolls-Royce et Bentley, acquises par l'auteur au fil de plus de vingt-cinq années consacrées à leur restauration.

  • Proscrivez tous les système thermiques du type chalumeau ou décapeur thermique et mécaniques du type disqueuse. Encore plus le grenaillage ou le sablage qui auront vite transformé les surfaces délicates en "champs de patates" bien avant d'avoir retiré toutes les couches de peinture. Utilisez uniquement du décapant chimique (comme par exemple le "Décapex 52" en gel). Certes, il peut en falloir jusqu'à cinquante litres pour une voiture, ce qui représente déjà un joli budget.
  • Il faut en mettre très épais, scarifier le feuil, en remettre, gratter avec une spatule trente minutes plus tard, en remettre encore et recommencer à attaquer les couches suivantes. On peut compter six jours de travail en moyenne pour cette opération. À la fin, on peut utiliser des tampons à récurer en paille de plastique vert pour enlever les dernières traces dans les coins. On peut aussi fignoler avec du diluant de nettoyage pour pistolets à peinture (appelé nettoyant mixte chez les grossistes en fournitures automobiles) toujours avec le tampon à récurer pour enlever les dernières traces. Prenez garde au dangers d'incendie et d'inhalation compte tenu du toluène contenu dans ce produit. Finir en rinçant avec de l'eau, toujours en frottant dans les coins, avec encore et toujours le tampon à récurer comme seul outil.
  • Cette méthode est aux yeux de l'auteur la seule correcte car le ponçage ou le grattage à sec "bouffent" le chant des tôles, enlèvent les finitions à l'étain, innombrables sur les voitures qui nous intéressent, sans parler de la toxicité des poussières riches en plomb produites (l'auteur a vu dans les métiers de l'automobile tellement de gens travailler dans ces poussières ou celles d'amiante qu'il est sensibilisé à ces problèmes). De plus, en cas de ponçage mécanique la chaleur déforme les tôles, et enlève de l'épaisseur, c'est inévitable. En tôlerie fine, la disqueuse ne doit être utilisée que dans certains cas précis lorsque la lime écouenne ne peut pas être employée. Sans oublier que pour beaucoup de Rolls-Royce et Bentley les éléments ouvrants, portes, capots et malles, sont en aluminium et donc encore plus fragiles !
  • De son côté, le sablage en carrosserie ne devrait être utilisé que sur des tôles déjà décapées, uniquement pour ses vertus "désoxydantes", rien d'autre. Sinon, gare au déformation et allongements. Il y aura déjà assez à faire pour rattraper les réparations hâtives découvertes au fil du décapage. Attention aussi aux grains qui resteront coincés un peu partout.
  • Pour enlever du Blackson ou des grosses épaisseurs de Syntofer on peut utiliser un ciseau à bois de qualité ordinaire que l'on affûte très souvent sur une toile émeri tendue sur une planche (ou sur un tank électrique à bande, qui est plus rapide si l'on en possède un).
  • Bref, tout à la main ! S'il y a des éléments démontables et entièrement déshabillés, on pourra bien sûr les décaper par trempage complet ; il y a des sociétés spécialisées dans ce travail, ouvrant en particulier sur les volets de maisons qui peuvent vous faire cela à bon compte, surtout si vous faites passer les capots de votre Phantom IV pour des volets de cabane de jardin !
  • Les Rolls-Royce et Bentley jusqu'au milieu des années 1990 étaient peintes d'origine uniquement avec des peintures thermoplastiques (cellulosiques ou acryliques). Ces peintures sont très difficiles à retirer mécaniquement car la chaleur produite par le ponçage les fait fondre ce qui englue les abrasifs. C'est une raison supplémentaire à l'utilisation de décapant chimiques.
  • Oui, c'est un gros travail ! Ne pensez pas que vos décapants soient inefficaces, vous accordez simplement trop de crédit à la facilité qu'ils vous vantent sur leurs étiquettes ! L'auteur a repeint entièrement sa "première" Silver Cloud pour 10.000 FRF décapage compris, mais à la seconde le tarif avait déjà été au moins multiplié par trois ! Aujourd'hui, il ne l'envisagerait que pour vingt fois plus. Le prix de l'expérience... Oui, le décapage est un gros travail, sans parler qu'il est le prélude aux surprises de tôlerie toujours découvertes sous le mastic, à la longue préparation nécessaire lors de la mise en apprêt afin d'obtenir une surface digne de la voiture, à la peinture et de son polissage, puis enfin au remontage final qui réservera inévitablement son lot de problèmes. Tout cela rapporté à un nombre d'heures vous fera peut-être mieux comprendre un devis de carrossier qui vous semble démesuré de prime abord. Peut-être pourrez-vous procéder vous-même au décapage en réduisant la facture d'autant ?

Deux vues pour illustrer ce travail :

Type R Continental en décapage

Type R Continental en décapage

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